Conseils de lecture

10,00
Conseillé par (Libraire)
24 février 2021

En ouvrant ce livre, vous croiserez le chemin de Yakov… Il deviendra votre compagnon de route, votre ami, votre frère. L’écriture de Bernard Malamud nous attrape en un rien de temps. Son héros est bouleversant. Un roman fort qui place l’humanité face au mal absolu.


16,50
Conseillé par (Libraire)
24 février 2021

Faites la rencontre de Deborah Levy. Apprenez à aspirer le jus d’une orange en la faisant d’abord rouler sous la plante de votre pied. Écrivez sur des serviettes en papier. Pleurez dans les escalators. Une autobiographie pleine de tendresse, de lucidité et d’émancipation. Cela fait un bien fou. On attend le troisième tome avec impatience…


La Baconnière

20,00
Conseillé par (Libraire)
24 février 2021

“Depuis que j’ai commencé ce livre, mes enfants ont grandi et se sont lancés dans la vie, et mon cher papa est décédé. Ainsi va la vie.”
… alors qu’abasourdis d’avoir à abandonner si brutalement notre lecture, nous avons atteint cette ultime page habituellement réservée aux remerciements d’usage, dans cette belle édition façonnée à la manière immédiate et familière d’un carnet de notes ou d’un manuel d’exploration. Jusqu’à la dernière goutte, nous aurons voulu recueillir toute la sève vitale qui irrigue ces pages paisibles et fortes, patientes et érudites, simples et généreuses.

Après Tour d’horizon (La Baconnière, 2017), qui s’ouvrait comme le récit initiatique d’une géographe venue habiter en littérature, Strates prolonge cette entrée capitale de l’écriture au cœur des battements d’un monde peuplé et dépeuplé. C’est en poète, en paléontologue de l’âme, que Kathleen Jamie, nous invite à intérioriser cette marche affolée de l’anthropocène et à prendre incidemment conscience de la portée définitive de l’empreinte déjà fossilisée de notre espèce.

Elle arpente des territoires, sombres et lumineux : une “grotte aux ossements” dans les Highlands, la toundra sur la mer de Béring, les “dunes de sable du pays du bétail” (retour en Écosse) dans l’archipel des Orcades, une forêt primordiale, et puis, enfermé en Chine, le Tibet. Comme une coda, apparaît le toit du monde.

Avec Strates, nous sommes aux confins du monde alors qu’en écho se tisse un récit intime et familial. La disparition du père résonne avec la fonte de la croûte glacée de l’Alaska qui, ne délivrant plus sa garantie d’éternité, déverse un flot de souvenirs enfouis de très sages et très lointains ancêtres. Dans la boue rendue à sa fertilité par les archéologues, affleurent des artisanats oubliés et notre rapport perdu aux éléments. Tout ce qu’avec eux, nos parents, nos aînés, même attentifs à l’héritage ou sensibles à la transmission, emportent en disparaissant.

“Le passé peut sortir de terre, devenir le présent.”


19,00
Conseillé par (Libraire)
24 février 2021

Curieux itinéraire que celui de cet ouvrage trop longtemps remisé, comme une voix clairvoyante et étouffée qui peine à se convaincre de sa propre légitimité. De mésaventures éditoriales en renoncements nourris par l’humilité radicale de son auteure de 84 ans, il a même bien failli ne jamais voir le jour. Mais c’était sans compter sur la force et la générosité de ces textes.

Ces récits autobiographiques sont nourris de la douloureuse mémoire du furieux XXème siècle. S’y affrontent l’expérience fondatrice de la petite fille rescapée du ghetto de Varsovie et l’engagement du médecin attentif à toutes les souffrances. Écrire depuis soi n’est ici que le signe de l’attention à l’autre. En aînée bienfaisante qui s’efface jusqu’à l’abnégation pour nous partager la malice de son regard et laisser doucement entrevoir les meurtrissures de son âme survivante, Régine Poloniecka participe à notre libération. Nous sommes soufflés par son intelligence et son empathie, bousculés jusqu’aux larmes par cette âpre fantaisie qui veille sur les cœurs déchirés et que l’humour couronne toujours de son empreinte.

Ce sont des histoires à l’envers, à l’endroit, traversées au dehors comme au dedans par la lumière des rencontres et le poids des séparations. Au dehors, ce sont les voyages et les retours. À Alonissos, en mer Égée, à Jérusalem, Nahariya, Auschwitz et Varsovie, rue des Rosiers et de la Tombe Issoire, à la bibliothèque du Museum d’Histoire Naturelle, derrière le Jardin des Plantes, ou de l’autre côté du périphérique. C’est aussi le souvenir des langues apprises ou oubliées, les merceries qui n’existent plus, et le Bazar de l’Hôtel de Ville qui, lui, vit toujours.

Au dedans, l’appartement solitaire, à la fois cellier, frigidaire, commode, jardin d’hiver et bibliothèque. On y régale les amies de passage et les petits-enfants, on y prépare les harengs à toutes les sauces, on y apprend la botanique à partir des cerisiers, on y parle aux plantes qui aiment l’envahir, on y coud, on y reprise, on y lit beaucoup, on y écrit souvent.

Nous voici recevant à foison et remerciant un livre qui, au lieu de parler, prend au contraire le temps d’écouter.


21,00
Conseillé par
10 janvier 2021

Regarde-les, mon âme...

Jean Teulé, on ne présente plus. C’est le copain d’à-côté, l’animateur de la bande, celui qui sait raconter des histoires. Un style chaleureux, qui se coule dans le moule de celui qu’il raconte, et ne se permet quelques écarts que s’il commente l’action… autant dire que ce livre est aisé à lire.
Jean Teulé raconte la vie – et le caractère exécrable – d’un des plus grands poètes français. En franchement… on a envie de le "baffer", Baudelaire, par moments. Teulé semble partager ce sentiment : il est fasciné par le poète, mais il n’aime pas l’homme. C’est une nouveauté : Jean Teulé, jusque-là, paraissait ne conter que des gens aimables. Baudelaire casse tous les codes. Sa vie est un roman… Ce livre en est un, aussi !