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Bienvenue sur le site de votre librairie L'Ecritoire à Semur-en-Auxois. Romans, livres pour enfants, manuels... Vous pouvez commander tous vos livres en ligne ! Il y a quelque chose de la caverne d'Ali Baba, ici. Avec plein de coins et recoins. Bonheur de la librairie, dite « générale » ! Les albums d'animaux mordillent ceux consacrés au jardinage. Loi des séries, la noire fait de l'œil à la blanche. Curieux hasard des rayonnages, tous un peu chantournés. Des livres pour enfants au Goncourt en passant par les mangas on trouve de tout à l’Écritoire !

Roman

Seuil

20,00
Conseillé par (Libraire)
6 janvier 2022

Erudit du récit

Fenua, territoire, terre, pays ou île, est aussi le huitième volume du cycle narratif que Patrick Deville a entamé en 2004 avec Pura vida et qui devrait se clore avec les quatre derniers opus du projet Abracadabra : un tour du monde d’est en ouest, avec escale en France puis reprise du périple en sens inverse. Une circumnavigation préalablement étudiée sur les cartes et dans les livres, éprouvée ensuite par l’auteur sur le terrain, puis restituée dans un corpus littéraire unique. Il y a donc en filigrane un itinéraire, une fin programmée, une destination choisie, un destin travaillé.

Or c’est bien de destins bousculés par l’irruption de l’inconnu dont il s’agit dans cet érudit récit où, derrière le formalisme assumé de son principe littéraire, scintillent les confidences d’un honnête homme qui à force d’enquêtes, d’observations, de séjours, de lectures et de rencontres, apprend et partage, reçoit et se transforme.

Partir en Polynésie pour atteindre ses cinq archipels c’est faire le plus long voyage du monde. Atteindre enfin ce morceau d’éternité pour y habiter une case au bord de l’eau, transformée en bibliothèque, c’est faire une vie de prendre des habitudes, appliquer à la lettre l’expérience d’un Nicolas Bouvier — nous nous refusions tous les luxes, sauf le plus précieux, la lenteur — et expérimenter au plus loin de soi un quotidien ritualisé pour accueillir ce qui affleure des fantômes qui ont arpenté cet estran boueux entouré de figuiers, tamaris, hibiscus, palmiers et cocotiers.

Le temps n’est pas réversible comme peut l’être l’espace, mais ce serait sans compter sur la puissance de la littérature qui permet de telles distorsions. Fidèle à l’humanisme de Montaigne (je n’enseigne pas, je raconte), ce roman irrigué par l’Histoire, attentif aux filiations patrilinéaires chères à l’auteur, décrit un voyage à rebours, prenant appui, au long de deux lignes furieusement parallèles, l’anglaise et la française, et dans un désordre chronologique revendiqué, sur les itinéraires remarquables d’écrivains contemplateurs, tour à tour explorateurs (Cook, Bougainville), naturaliste (Darwin), photographe (Gustave Viaud), diplomate (Loti), médecin (Segalen), aventurier (Stevenson), marin (Melville), peintre (Gauguin), cinéaste (Murnau) ou mercenaire (Christian Fletcher).
Tous ont en commun d’avoir découvert, traversé, aimé la Polynésie. Tous ont documenté cette inquiétude toujours vive sur notre degré d’existence, quand, relégué au rôle de déplacé, d’inconnu, d’étranger, d’hôte, d’ermite ou de vagabond, se déploie devant les yeux du voyageur l’abîme vertigineux d’un espace infini de méditation.

Le moteur du voyage c’est la curiosité, ce qui récompense la curiosité c’est la surprise. Nous pourrions remplacer, dans cette maxime de l’auteur, le mot voyage par le mot lecture qui aiguise les mêmes appétits. Et Deville sait depuis longtemps comment rassasier notre goût du déplacement.

L’ailleurs est un miroir en négatif. Le voyageur y reconnaît le peu qui lui appartient, et découvre tout ce qu’il n’a pas eu, et qu’il n’aura pas.
Italo Calvino, Les villes invisibles (rapporté par Serge Airoldi dans Si moi aussi j’oublie ton île, Editions de l’Antilope, 2021)

Le voyageur… ma foi, on ne saisit pas très bien les motifs qui le poussent, ni quels services il peut rendre. Il est, vice rédhibitoire, une source continuelle de perplexité. Sa place est partout et nulle part. il vit d’instants volés, de reflets et de miettes. Voici ces miettes. J’en ai ramassé beaucoup sous la table.
Nicolas Bouvier, Japon, éditions Rencontre - L'Atlas des Voyages, Lausanne, 1967

Editions du Sous-Sol

16,50
Conseillé par (Libraire)
10 juillet 2021

Après "La note américaine" (Editions du Globe), le retour de David Grann et de ses passionnantes enquêtes littéraires. Reportage photographique et journal intime, ce document poétique nous fait voyager en Antarctique, sur les traces d’un véritable héros de notre temps, aventurier humble et furieux, mais méconnu, hanté par la figure tutélaire du grand explorateur britannique Ernest Shackleton. Remuant !

Conseillé par (Libraire)
9 juillet 2021

« La destinée a fait de nous des tueurs et des justiciers. Essayons de rester plus justiciers que tueurs. »
Jean Meckert que les amateurs de polar connaissent sous le nom de Jean Amila pose, à chaud (nous sommes en 1947) un regard clinique sur la brutalité de l’épuration pratiquée par la Résistance. En témoin (Meckert a rejoint le maquis dans l’Yonne) « aux antennes d’une sensibilité exceptionnelle », il propose un roman noir et haletant d’une très grande force suggestive tout en dressant le portait d’un homme droit et seul, un cœur pur assoiffé de justice. Prix Mémorable des libraires Initiales 2020. A (re)découvrir !

quatre récits illustrés

Actes Sud

9,20
Conseillé par (Libraire)
9 juillet 2021

Portés par un sens puissant du récit, enrichis de souvenirs photographiés, voici quatre itinéraires de vie d’êtres exceptionnels, brisés par la fureur du siècle (le XXème siècle…).
Avec l’intransigeance historique, l’universalisme et l’empathie qu’on lui connaît, Sebald nous fait entrer dans le cœur profond de l’humanité et nous invite à feuilleter, avec une douce lucidité, l’album de sa beauté, de sa misère et de son tragique destin.

21,50
Conseillé par (Libraire)
27 juin 2021

Un polar uchronique, un roman d’espionnage, un haletant récit fantastique, aux ressorts cinématographiques.
A partir de l’itinéraire d’un écrivain de série B, Tidhar façonne un environnement rêvé, une géographie décalée. Sa « Palestina » est une enclave bordant le lac Victoria, entre le Kenya et l’Ouganda. Ainsi évadés par l’auteur, libérés de toute grille de lecture préalable, rendus à notre propre capacité de courage et d’empathie, littéralement déracinés, nous pénétrons la profondeur des enjeux d’Israël, dont les crises politiques, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, sont parmi les plus commentées, les plus suivies, les plus révélatrices de notre monde contemporain.