La Cour aux cent métiers

« Sous la chaleur accablante du milieu du jour, un homme arrive dans la ville
de Ouagadougou. Il vient d’un village de brousse situé à plusieurs dizaines de
kilomètres. Sur la place du grand marché, la foule est dense. L’homme promène
sur elle un regard fatigué. Bientôt, il repère un groupe d’enfants gardant des
vélos et des mobylettes. Il va à leur rencontre et leur parle. Il cherche son
fils, Peguewende, âgé de treize ans, qui a quitté le village il y a deux mois.
Depuis, il n’a reçu aucune nouvelle et il s’inquiète. Il voudrait le
retrouver. Les enfants ne connaissent pas ce nom mais lui disent : « Attendez,
on va vous conduire dans une cour où vont beaucoup d’enfants. Vous y
reconnaîtrez peut-être votre fils. » L’homme suit l’enfant dans un quartier un
peu à l’écart du centre-ville, jusque dans une cour au portail grand ouvert -
« La Cour aux Cent Métiers » - comme l’indiquent de grandes lettres d’argile
sur le mur d’entrée. Là, dans cette Cour, formant de vives taches de couleur,
des habits étendus sèchent au soleil. Des enfants munis de seaux d’eau se
lavent ; d’autres, réfugiés à l’ombre d’un manguier, feuillettent un album
photo… » Ce livre raconte l’histoire de cette Cour, l’histoire d’une rencontre
entre des enfants qui vivent et travaillent dans la rue et des personnes de
tous horizons qui ont su reconnaître leur soif de dignité et leur volonté de
participer à la vie de leur communauté et de leur pays.