- EAN13
- 9782246253594
- Éditeur
- Grasset
- Date de publication
- 04/2014
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Autre version disponible
-
Papier - Grasset 19,90
"Après sa mort, j'ai suivi Morand entre ses quelque quatre-vingts livres et
ses quatre-vingt-huit années d'existence. J'ai collectionné ses photos,
thésaurisé ses lettres, déjeuné et dîné avec ses amis et ses maîtresses.
Trottant sur les lieux où il avait vécu, recomposant soigneusement le paysage
qu'il découvrait habituellement d'une fenêtre, usant, après lui, de ses objets
et de ses livres, j'ai souvent cru rattraper ce possédé du mouvement. Toujours
il m'a échappé. On ne vit pas vite impunément. L'écrivain Paul, Emile,
Charles, Ferdinand Morand né en 1888, aux beaux temps du boulangisme, et
décédé en 1976, dans la grosse canicule d'une France giscardienne a forcément
dû égarer ces quelques empreintes d'émotions, ces demi-confidences par
lesquelles perdurent les existences. Et puisque rien n'appert de la mesquine
recomposition du passé ou du viol de correspondance, je donne le rythme d'un
destin pris moins d'un lustre après son épilogue. Les paroles enfuies, reste
la mélodie."
J.-F.F.
ses quatre-vingt-huit années d'existence. J'ai collectionné ses photos,
thésaurisé ses lettres, déjeuné et dîné avec ses amis et ses maîtresses.
Trottant sur les lieux où il avait vécu, recomposant soigneusement le paysage
qu'il découvrait habituellement d'une fenêtre, usant, après lui, de ses objets
et de ses livres, j'ai souvent cru rattraper ce possédé du mouvement. Toujours
il m'a échappé. On ne vit pas vite impunément. L'écrivain Paul, Emile,
Charles, Ferdinand Morand né en 1888, aux beaux temps du boulangisme, et
décédé en 1976, dans la grosse canicule d'une France giscardienne a forcément
dû égarer ces quelques empreintes d'émotions, ces demi-confidences par
lesquelles perdurent les existences. Et puisque rien n'appert de la mesquine
recomposition du passé ou du viol de correspondance, je donne le rythme d'un
destin pris moins d'un lustre après son épilogue. Les paroles enfuies, reste
la mélodie."
J.-F.F.
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