À la ligne, Feuillets d'usine

Joseph Ponthus

Folio

  • Conseillé par
    17 août 2021

    Poète sans chaînes

    Travailleur social, l'auteur entre à l'usine pour gagner sa vie. L'ennui, les nuits, les quarts, en tableaux du quotidien : les mains plongées dans les crevettes gelées, la découverte des langoustines, le test de l'égouttage du tofu, l'abattoir, la tête de veau que l'on essaie de trouver rigolo, la vache réduite à sa viande, les doigts coupés, les corps meurtris, les pauses truquées, les potes, les clopes, le management, la manipulation, la délocalisation.
    C'est là que le poème offre une fuite à la ligne de production : par la réminiscence et l'invention, il transforme l'ennui en fantaisie, le désespoir en rire, la banalité en dignité, la solitude en fraternité. Pratique de la pirouette en chambre froide.

    Anne-Marie