Fardo

Ananda Devi

Cambourakis

  • 24 janvier 2021

    Ce livre, je l'ai choisi d'abord intriguée par ce fil sur la première de couverture et puis l'écriture d'Ananda Devi m'aimante à chaque fois.
    Dans la collection Récits d'objets du Musée des confluences , En Cheveux d'Emmanuelle Pagano était l'un de mes préférés. Le principe est d'écrire un texte sur un objet du musée.

    Ananda Devi rencontre deux femmes aux cultures vieilles de plusieurs siècles : les restes d'une sépulture de Koban et une momie précolombienne. Elle tisse alors leur existence par un jeu de miroir sur son propre parcours de femme artiste. Elle nous parle de ses doutes, sa légitimité en écriture et puis elle transpose les destinées des défuntes à cette singulière convergence de l'exil aujourd'hui.

    Elle donne à voir pour mieux comprendre le monde actuel et souligner nos manques, notre responsabilité et l'espoir d'un terreau qui nous relie, outre la temporalité et la culture.
    J'ai corné beaucoup de pages dont celle-ci:

    « Moi qui suis depuis toujours fascinée par les tissus et le tissage, par la beauté née du simple entrelacement des fils de trame et de chaîne, je vois de même éclore entre nous ce langage de coton et de lin, de soie et de laine, ce chant reliant les civilisations et les époques, cette longue continuité entre les femmes de tous lieux, de tous temps ; je pense à ce fil conducteur qui s'entremêle à mes livres sous la forme de ce long pan de cinq mètres qu'est le sari: fil ténu de la féminité et de l'emprisonnement, lui aussi m'a conduite jusqu'ici, jusqu'à cet instant précis où je lui fais face"
    Il faut que je lise Le Sari vert, et je vous conseille son roman Manger l'autre.