Mon Emily Dickinson

Susan Howe

Ypsilon

  • Conseillé par (Libraire)
    1 novembre 2022

    "Cela faisait des années que je cherchais les mots pour remercier Emily Dickinson de l’inspiration que m’a procurée son audace poétique…" Susan Howe

    Ouvrir "Mon Emily Dickinson", c’est aller extraire de la gangue d’une réputation devenue aliénante une des expériences poétiques les plus modernes qui soient. C’est entrer au cœur du langage minimaliste et syncopé d’une femme radicalement traversée par un souffle vital qui se mesure à une angoisse fondamentale. C’est parcourir, en l’effeuillant méthodiquement, l’herbier dissonant de la "nonne d’Amherst" et réinsuffler à chacune de ses captures botaniques la sève des fleurs et des feuilles qu’elle se plaisait à documenter. C’est convoquer autour de cette "reine recluse" l’environnement intellectuel et familial (l’héritage puritain et la rectitude protestante des pères fondateurs des Etats-Unis) et le contexte historique (la violence et l’ambiguïté de la guerre de Sécession) dont elle est un avide et sauvage réceptacle. C’est corriger une erreur persistante commise par ses pairs – tous masculins – qui, si tant est qu’ils eussent pu les décrypter, se savaient confusément menacés par l’ampleur et l’audace créatives de celle qui, depuis, est devenue l’une des figues les plus rayonnantes de la poésie anglo-saxonne. "L’oreille consciente" d’Emily Dickinson est ici rendue à sa puissance de contamination et c’est bien en poète que Susan Howe, abreuvée et reconnaissante, ramasse son enquête érudite à la "circonférence" d’une œuvre qui se déploie en révélations aussi lumineuses qu’insaisissables.

    "Ma Vie passa – Fusil Chargé – " Emily Dickinson